11 July 2013

20 ans depuis l’impérissable discours de Ndadaye, où en sommes-nous ?


20 ans depuis  l’impérissable  discours de Ndadaye, où en sommes-nous ?

2o ans  depuis le  premier serment d’un président Hutu, la situation nous laisse convaincre que ce sont les visages qui ont changé, mais loin de là, le système.


Dernier meeting (terrain de COTEBU)
Le 10 juillet 1993 Melchior  Ndadaye, dans une atmosphère de grands espoirs,  édicta son impérissable  discours.  Ezechiel se souvient : « Sous un manguier, autour d’une radio FM, nous écoutions et accueillons avec satisfaction le discours de Melchior Ndadaye.  Il pointait  le doigt l’autre rive  un   « uburundi bushasha », le Burundi Nouveau ».

Selon ce militant du changement, la prise du pouvoir par Ndadaye était tout simplement un passeport vers le paradis terrestre.  L’espoir  nourri d’amour et du partage  mutuel du gâteau national n’étaient  point un rêve  pourtant  un fait. Il  retient : «  Beaucoup de gens sont morts sur le combat du changement et de liberté, malheureusement ils n’ont pas vu ce 10 juillet 1993  ». Pour lui, les gouvernements qui tuent, qui volent, qui oppressent, népotiques, et perfides tous  désormais sont  classés dans les alvéoles des musées.

 Le Burundi que rêvait l’intelligentsia, et les nus pieds hutu et tutsi   devrait être  un havre  d’un  partage équitable, une  démocratie sans faille où tout le monde, ethnies confondus devrait se sentir chez sois, ni guerre ni pauvreté.

Un changement mort né…de plus en plus de bouches  

la corruption et le vole fait partie de la vie quotidienne
Des lamentations, des grognes, des assassinats, une misère sans précédent, une diplomatie de face  sont autant de malheurs  que les martyrs de 1993 ont lutté contre, mais l’évidence est que ces mêmes désastres   continuent à  frapper  sans pitié ni distinction  le peuple Murundi, cela après vingt ans que  Ndadaye est assassiné.

Avant-hier la monarchie, hier les trois Républiques  de salut national, et  aujourd’hui la démocratie majoritaire qu’est ce que le peuple a gagné ? Se demande Mpitabakana agent de la Mutuelle de la fonction publique.

Deux peuples continuent à coexister.  Manirampa Emilienne est claire : « le peuple  oppressé  pauvre, sans droit, ni vie ni mot, contemple impuissamment   un autre peuple riche aisé, qui fait pleuvoir la pluie et le bon temps ». Cette quinquagénaire  regrette que la démocratie n’ait été malheureusement un dérisoire slogan qui a permis l’accès au pouvoir aux anciens oppressés.

 « Qu’est ce que nous avons obtenu mon Dieu ? De la pauvreté, de la misère, ……  regrette Manirampa.  Selon  elle, comme les pouvoirs  d’antan, le peuple a été  réduit à l’indigence  pour satisfaire l’insatiable appétit des quelques uns.

Appauvrir pour  boucher  la révolte

S’il fallait dire merci au CNDD –FDD c’est qu’il a quand même mis en évidence une formule inapplicable sous d’autres cieux. Lorsqu’un blanc est pauvre, il devient cruel, au contraire un  noir pauvre devient aveugle et  docile. Le système d’appauvrir et régner paisiblement au Burundi colle mieux plus qu’ailleurs en Afrique.

Nahimana Térence  est abasourdi par une passivité  notoire devant une pauvreté générale qui coule tout le peuple entier vers  les cimetières. « Ngira nomoke kubera  ubukene » (je vais mourir de la pauvreté) ; cette phrase est à la bouche des Burundais  aussi des intellectuels que les nus pieds. Pourtant personne n’est tenté de refuser le népotisme, la corruption, le clientélisme, et  l’achat de conscience qui règnent au Burundi, fait comprendre cet activiste de la société civil, continue Nahimana.

Selon  l’Observatoire de l’Action Gouvernementale (OAG) estime que tous les indicateurs et mesures de la pauvreté font ressortir une situation déplorable à tous égards : la production par habitant est une des plus faibles de la planète.

 Ceci entraîne selon l’OAG, entre autres la non couverture des besoins fondamentaux (alimentation, soins de santé primaires, éducation de base,…) pour une grande partie de la population.

Le Burundi est classé le 178e pays avec un  Indice de Développement Humain (IDH) de 0, 355 selon le rapport du PNUD 2012  

Adhérer ou mourir de la pauvreté ;  choisissez…

Le CNDD-FDD est plus rigoureux que l’ancien parti unique. La docilité aveugle, le clientélisme, la corruption  et autant de d’illégaux sont devenue comme une loi à suivre pour vivre au Burundi.


Pour avoir un dérisoire  avantage au Burundi ; il faut être docile ou sympathisant du pouvoir en place, affirme un conseiller au Ministère DC. Puisque tout le monde est pauvre ou veulent  s’enrichir promptement, ils deviennent docile.


Le pouvoir les utilise comme de marionnettes. Le choix alors est claire pour certains : être  dociles,  entretenir  la passivité. 

Dans les salons et  bars de Bujumbura,  les critiques et analyses de la classe moyenne  montrent l’intention de se débarrasser d’un système aveuglo-colonial   mais le «  laissez-moi d’abord patienter, demain je vais décrocher un poste ou une mission de la part du parti » étouffe toute volonté vers la révolte.

Les paysans  eux, sont convaincus qu’ils ne changeront rien. Peur de mourir, ils se taisent. Comme l’affirme un ancien député du Frodebu « la pauvreté  constitue aujourd’hui un fardeau lourd et intolérable et pousse  la masse des individus à y échapper en se soumettant au parasite de l’Etat.    Macumi  un enseignant de Mugera  a  conclu dans un débat sur la vie cher chez les enseignants : «  Je suis né pauvre, je le resterai pour toujours ».

 
moins d’argent

Les jeunes plus dociles  sont casés dans  un seul  poste  en termes de  dizaine. De l’autre côté les traitres. L’âme des citoyens est devenu ombrageuse qu’ils ne s’indignent plus. Les propagandes – ravage de crâne.

 Pourtant il est temps, s’il n’est pas tard de résister et  relancer le combat pour le partage  équitable   de  l’assiette nationale. Les jeunes devraient éviter de cautionner leur propre destruction.

 

No comments:

Post a Comment